Description
Un programme inhabituel
Achevées en mars 2003, les installations de la rue Pouplin remplissent un programme singulier pour un quartier essentiellement dévolu à l’habitat : abriter trois transformateurs, une batterie de selfs et une station électrique. Ce type d’infrastructure étant très rare en milieu urbain, la société Elia fait alors appel au bureau Dethier Architectures. Le défi est alors de proposer des solutions architecturales de qualité tout en assurant la plus grande efficacité du système.
Des volumes intégrés
Plutôt que de se cacher, cette infrastructure vitale, habituellement délocalisée ou masquée, affiche avec franchise sa fonction en créant des liens étroits avec le quartier. Alors que la demande originale du maître d’ouvrage prévoyait de la dissimuler derrière une façade écran imitant, dans un langage vernaculaire, des éléments urbains factices, la mise en œuvre témoigne d’une sensibilité d’intégration au tissus urbain par le calcul des gabarits. Ainsi, le programme réparti en cinq volumes de hauteur limitée respecte les rythmes urbains et décline librement les découpes des habitations voisines. Occupant en partie le terrain d’une ancienne friche, la station vise à retisser la maille urbaine en respectant le caractère naturel du site. Les percées créées entre les trois loges en béton, évoquant des venelles, maintiennent le contact avec la colline adjacente. Toutefois, elle se distingue nettement du reste du contexte bâti ; elle exprime avec franchise son rôle utilitaire et ne concède rien au formalisme : les troncatures des façades sont calculées pour éviter les effets de résonance ; l’emploi du béton est destiné à éliminer les nuisances sonores des basses fréquences et participe à la régulation thermique de l’ensemble.
Un signal urbain clairement identifié
Grâce à l’étroite collaboration entre l’architecte Daniel Dethier et l’artiste Jean Glibert dès les premières ébauches, tous les éléments du projet soulignent son identité sans jamais le réduire à un pur jeu plastique. Le coffrage des surfaces en béton brut, structuré tantôt suivant une trame de tasseaux, tantôt celle des voliges, offre une grande diversité de rendu et souligne le principe constructif. Un soin particulier a également été accordé aux grilles, qui empêchent l’accès du public aux transformateurs. Réalisées en acier galvanisé, elles servent de support à des variations chromatiques. Leurs sections ne sont pas partout les mêmes, leur perception varie alors selon les points de vue. Les volumes sont accentués par la lumière qui s’enrichit d’une étude minutieuse de la couleur et des textures. Le jour, l’orange des portes des loges vibre derrière les grilles de protection finement ciselées et accentue le contraste avec le vert de la végétation en arrière-plan. La nuit, des faisceaux bleus et jaunes d’intensité réduite caressent le coffrage gaufré et assurent la sécurité du site tout en guidant vers le centre culturel qui le surplombe. Les jeux chromatiques se multiplient en se combinant avec les teintes de base des surfaces tandis qu’une lumière blanche arrache la colline aux ténèbres. La pertinence de cette réalisation est le résultat de l’équilibre et la cohérence entre préoccupations techniques et esthétiques.
Fiche technique
Construction of an electricity sub-station.
Localisation
Longitude: 5° 33' 43.093" E