Ce serait un parc. Un parc urbain. Un parc dans l’hyper centre-ville, en cohérence avec le programme de redéploiement des espaces publics de qualité (PEP’s) initié par la Ville et ULiège. On ferait les malins, on ferait les liégeois, on l’appellerait « Le Tivoli Park ». Les jeunes mamans pourraient s’y arrêter, lâcher un peu ce landau lourd à pousser. Rencontrer d’autres jeunes mamans, parler, souffler. D’autres personnes viendraient juste pour lire, ou pour relire, par exemple ce vieux Simenon dont on n’arrive pas à se détacher, ce serait le bon endroit pour cela. Certains s’installeraient le visage au soleil, d’autres se reposeraient à l’ombre d’un arbre. Un platane ou un marronnier. Les enfants s’égaieraient dans la fosse de l’orchestre, ou même sur scène ou grimperaient et dévaleraient les gradins.
Car ce serait un amphi aussi, un amphithéâtre, une salle de spectacle, une salle de concert… Un amphi en plein air comme il y en a en Italie, en France, en Espagne et dans nombre de belles villes d’Europe. On rêve d’y voir se produire les nouveaux Leonard Cohen, Bashung ou David Bowie, et les grands encore vivants, Patty Smith, Sting ou Elvis Costello. Ils viendraient y faire un saut et un show. On y organiserait des concerts « rock » ou « pop », avec aussi des orchestres philarmoniques qui s’y bousculeraient et bousculeraient les spectateurs. On y verrait les musiciens de l’OPL accompagner des rock stars ou des guitares électriques faire résonner des airs d’opéra.
Mais on offrirait aussi la scène aux artistes liégeois, le podium serait là, un podium libre. Un podium comme un ancien kiosque. Un podium pour de grands concerts mais aussi pour du théâtre et pour des fanfares. Ce podium multifonctionnel, avec sa grande scène qui pourrait servir aussi bien pour un public de 10 000 personnes installées sur la place Saint Lambert que pour les 2200 spectateurs du nouvel amphi.
On y construirait aussi une brasserie sous les gradins, on y organiserait de plus petits concerts, des soirées jazz ou autres. Surgissant du passé, le « Tivoli Bourse » serait orienté vers la place du marché, viendrait compléter celle-ci, boucler la boucle, achever la place et la terrasse.
Tout cela ferait un lieu. Un lieu où il fait bon se retrouver. On y croiserait les touristes, les visiteurs, les étrangers, les autochtones, les étudiants, les gens et les oiseaux de passage, la population liégeoise quoi. Un lieu de brassage : brassage de la bière mais aussi brassage du brouhaha des terrasses, brassage de culture.
Nous avons élaboré cette idée entre rêveurs. Nous avons alors tiré des plans sur la comète : pourquoi ne pas en profiter pour valoriser l’entrée de l’archéoforum. Et si, partant de là, un tunnel conduisait les visiteurs vers la troisième cours du Palais, faisant d’elle une cours de re-création. Ben oui, quand les rêves voient le jour, c’est la vie qui devient magie.
Amis et amoureux de notre ville, assoiffés de convivialité, de bruit et de silence, de rencontres et de joie de vivre, nous nous sommes dit « c’est bien, c’est bon » et avons pensé : ce serait un parc, un parc urbain, on l’appellerait le Tivoli Park.
Le projet est né dans la tête de Daniel Dethier, architecte et urbaniste, qui a consulté Fabrice Lamproye, organisateur de concerts et de festivals et Mario Gotto, écrivain-boulanger. Ces trois citoyens actifs dans la Cité ont paufiné ensemble l’idée pour la rendre faisable. Ils souhaitent que cette contribution aide à un aménagement concret et rapide du chancre urbain actuel.